Qui peut battre Rafael Nadal sur terre battue ? Pas grand-monde. L’Espagnol est à ranger dans la catégorie des invincibles. Il n’est pas le premier dans l'histoire des sports individuels. Sélection.
Rafael Nadal, l’ogre de l’ocre
S’il fallait associer une couleur à Rafael Nadal, ce serait évidemment l’ocre. Dimanche à Roland-Garros, Rafael Nadal a remporté son huitième titre du côté de la Porte d’Auteuil. Une première dans l’histoire du tennis. Au-delà de la domination statistique de l’Ibère durant les Internationaux de France, il y a cette impression de puissance et d’invincibilité ultime dégagées par Rafa, qui n’a perdu qu’un match dans sa carrière à Roland-Garros et qui en a gagné plus que quiconque (59). A 26 ans. Mais le bilan "terrien" de Nadal dépasse les frontières de Paris puisque l’ancien numéro 1 mondial terrorise les terres battues du monde entier et les imprudents qui se dressent sur son passage depuis 2004 : Quarante-deux tournois remportés (sur 57), un bilan surréaliste de 93,3% de victoires sur cette surface (292 victoires contre 21 défaites)… Ajoutez à cela que le Majorquin est resté invaincu durant deux ans sur terre (81 matches, entre 2005 et 2007) et vous avez ce qui ressemble le plus à un épouvantail.
Joe Louis, une ceinture collée à ses hanches
Lewis, soixante-cinq longueurs d’avance
Carl Lewis fut le roi du sprint. Mais c’est à la longueur que le pensionnaire du Santa Monica Track Club s’est montré le plus implacable durant sa carrière. Ses triomphes olympiques ininterrompus, de 1984 à 1996, en sont la preuve la plus évidente. Pas certain que cela soit la plus exceptionnelle car l’Américain possède également la particularité d’être resté invaincu sur les sautoirs du monde entier durant une décennie. Soit 65 concours d’affilée que King Carl a remportés. Le soixante-sixième ? Carl Lewis l’a disputé à Tokyo le 30 août 1991. Et perdu face à Mike Powell, dans ce qui restera le concours le plus célèbre de l’histoire avec un record du monde à 8,95 mètres. Vous avez dit cruel ?
Schumacher, la machine à gagner
Merckx, l’affamé
Cannibale. Le surnom d’Eddy Merckx suffit à poser le personnage. Parmi les invincibles, le Belge tient une place de choix. Il fut un temps, la simple présence de Merckx au départ d’une course pouvait suffire à décourager ses adversaires, ces derniers préférant s’abstenir plutôt que se coltiner le plus grand coureur de tous les temps et prendre une tannée. On exagère ? A peine. Merckx a remporté 525 courses sur route en treize ans de carrière (soit 40 de moyenne par saison). Et, évidemment, pas les moins prestigieuses puisque le Cannibale a décroché cinq Tours de France entre 1969 et 1974 (ndlr : il n’a pas pris part à l’édition 1973) et autant de Tours d’Italie de 1968 à 1974. Ajoutez à cela 19 Monuments dans les classiques. De Vlaeminck (11 victoires) le « suit » de loin. Très loin.
Moses, 48.800 mètres d’invincibilité
Agostini, l’homme qui multipliait les titres
Boulimique comme Agostini, il n’y a pas. Le motard italien, vainqueur de quinze titres mondiaux durant sa carrière (8 en 500 cm³ et 7 en 350 cm³), a fait la pluie et le beau temps sur le Championnat du monde de vitesse moto durant plus d’une décennie. La pluie sur la tête de ses adversaires, le beau temps sous son casque. C’est simple, Giacomo Agostini a quasiment tout raflé en 350 cm³ et 500 cm³ entre 1966 et 1973. Dans les deux catégories, l’homme aux 122 victoires a décroché sept couronnes mondiales de suite (1968 à 1974 en 350 cm³, 1966 à 1972 en 500 cm³) et une dernière pour la route en 1975 (500 cm³). A une époque où l’on pouvait décemment s’aligner dans différentes catégories, l’Italien ne s’est pas gêné. Et a complètement écrasé la concurrence. Imaginez qu’en 1968, Agostini a remporté toutes les courses auxquelles il a pris part, en 350 et 500 cm³. Un invincible. Au sens strict du terme.
Weissmuller, fort comme Tarzan
Vezzali, de la suite dans les idées
Ça ne s’entend pas tout de suite mais Vezzali rime avec Or. Un peu tiré par les cheveux ? Non. Pas vraiment. Jugez-vous même : Valentina Vezzali est devenue en 2008 la première escrimeuse à décrocher trois titres olympiques de suite lors d’une épreuve individuelle. De Sydney à Pékin, en passant par Athènes, la fleurettiste a régné sur les anneaux et a même ajouté quelques breloques dorées lors des épreuves par équipes (3). N’imaginez pas que l’Italienne s’est arrêtée là. Six titres de championne du monde en individuel, sept par équipes et 11 Coupes du monde, remportées en 1996 et 2010, sont venues donner encore plus de relief à l’incroyable palmarès de Vezzali. "Le problème avec Vezzali, c'est que vous avez déjà perdu avant même l'assaut", confiait il y a quelques années Adeline Wuillème. On n’aurait pas dit mieux.
Björn Borg, Paris - Londres express
Et aussi…
Vous allez nous dire qu’il manque des champions. On vous dira : vous avez complètement raison. Mais il fallait bien choisir. Mais, oui, on aurait également pu parler de…
- Ingemar Stenmark, huit coupes du monde de géant, autant de slalom et 86 succès en course. Quand même…
- Teddy Riner, 24 ans, cinq titres de champion du monde de suite (et un titre olympique…)
- Martina Navratilova, invaincue durant 74 matches consécutifs.
- Michael Phelps, simplement 18 titres olympiques.
- Sébastien Loeb, nonuple champion du monde en WRC et toujours aussi fort, même en semi-retraite.
- Sugar Ray Robinson, dont on vous a déjà parlé un peu plus tôt (cf Joe Louis) et dont le palmarès (85-0 en amateur; 128 victoires, 1 défaite et 2 nuls en pro) ferait pâlir n’importe qui.
- Serguei Bubka, l’homme aux 35 records du monde, six fois de champion du monde mais uniquement sacré champion olympique en 1988 (on chipote…)
- Michael Johnson, roi du 400 mètres et invaincu durant 58 courses consécutives.
- Pete Sampras et Roger Federer, couronnés sept fois sur le gazon de Wimbledon
- Usain Bolt, dont le seul adversaire semble être lui-même. Rappelez-vous Daegu.
- Stefan Everts, 101 victoires en moto-cross, 10 titres de champion du monde. Excusez du peu…
- Ryoko Tani, judokate "légère" (-48kg) qui est restée invaincue en grande compétition entre 1996 et 2008.
- Et bien d'autres encore. On attend vos suggestions !
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