mardi 18 juin 2013

La grogne gagne le Brésil


Une Coupe du  monde qui a coûté 15 milliards de dollars, des choix qui ne font pas l’unanimité et les coûts, des transports notamment, en inflation, la population brésilienne ne cache plus son désarroi. En pleine Coupe des Confédérations, les manifestations, qui ont perturbé le fonctionnement de plus d'une demi-douzaine d'agglomérations lundi, se multiplient… 
La fierté des uns ne peut cacher la colère des autres. Oui, le football reste roi au Brésil et en ce sens redevenir le centre du monde quelques semaines durant représente un espoir important, mais la réalité financière et les choix opérés ne conviennent pas toujours. Aussi, les manifestations ont bloqué plusieurs grandes agglomérations lundi dont Rio de Janeiro, Sao Paulo, Brasilia ou encore Belo Horizonte. Si dans la majorité des cas, les défilés de mécontents n’ont pas laissé place à la violence, ce ne fut pas le cas partout.
Symbole du Brésil, Rio concentre aussi une partie des mécontents. Si le fameux Maracana fait rêver hors des frontières, il ne servira pas pour un club ce qui a été dénoncé par une partie de la population qui évoque un gaspillage des fonds publics. Ce n’est évidemment pas le seul stade puisque celui qui va être dressé à Manaus est encore moins représentatif: "Il va accueillir trois matches de phase de groupes et puis plus rien car il n’y a pas d’équipe de haut niveau", plaide ainsi Joselinha Sperote, une casquette du Gremio Porto Alegre vissée sur la tête.

Le coût des transports s’envole

"Ils ont dépensé des milliards pour construire des stades et rien pour l'éducation ou la santé", ajoute Graciela Caçador, 28 ans, habitante de Sao Paulo. Des plaintes dont l’écho s’est propagé dans tout le pays. Ces choix ne représentent pas la seule revendication. L’inflation du coût de la vie est souvent à l’origine des manifestations. L’exemple du coût des transports à Sao Paulo est criant puisqu’un ticket de métro est passé de 0.60 real en 1994 à 1.90 en 2004 et 3 en 2013. Un prix encore attendu à la hausse et qui devrait atteindre 3.20 ou 3.40 selon les estimations du site brésilien Terra en 2014…

Ainsi, 65 000 personnes ont défilé à Sao Paulo, cœur de la gronde, tandis qu’ils étaient plus de 100 000 à Rio de Janeiro. Une manifestation qui a dégénéré lorsque la police a été prise à partie. Des voitures ont été incendiées tandis que le bâtiment de l'assemblée locale a été vandalisé. A Brasilia, des jeunes sont montés sur le toit du Congrès National. Ces images, qui ont fait le tour du pays, symbolisent un mécontentement grandissant alors que se dispute actuellement la Coupe des Confédérations. Pour Sepp Blatter, président de la Fifa cité par AS, "les protestataires profitent du football et de la présence de la presse internationale pour manifester…" Une vision du prisme très footballistique qui n’englobe manifestement pas toute l’opinion générale brésilienne

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